Marouën #8

Coucou à tout le monde. J'ai finalement écrit le petit chapitre 8 de mon histoire. Et je me demande grandement ce que je suis en train de faire… c'est devenu trèèès étrange et trèèès bizarre. Mais bon, j'aime bien mon truc quand même ^^
Allez, celui qui me trouve une faute a droit à un bonbon !

Dans une petite salle qui servait à tout et à rien, un rêveur écrivait son rapport à propos de leur dernière patiente qui se remettait lentement de ses blessures malgré les soins intensifs qu’on lui prodiguait. C’était une jeune fille assez étrange. Elle était apparue de nulle part, de multiples entailles sur tout le corps. Mais surtout, un trou béant à la place de l’estomac.
Il plongea sa plume dans l’encre d’un noir épais puis l’approcha de son parchemin fabriqué à partir de bois de rougeoyeur. Il s’arrêta et leva la tête. Une fleur sèche accrochée à une légère chaîne rouge de rouille avait commencé à bouger dans tous les sens. Cela ne pouvait vouloir dire qu’une chose. La période du repos était terminée.
Il se mit debout, abandonnant son travail, et sortit de la pièce. Il marcha vivement dans les couloirs, se dépêchant pour arriver au plus vite dans la salle du rêve.
- Il était temps qu’il se réveille, murmura-t-il pour lui-même. Ça fait tout de même une semaine qu’il est là.
Arrivé devant la porte, il glissa une clef lourde et ancienne dans la serrure. Après un clac sonore, elle s’ouvrit, révélant la salle du rêve. Sur une large table de pierre était allongé un garçon aux cheveux cendrés, les pieds nus.
Le rêveur entra dans la pièce en faisant attention à ne pas faire entrer trop de lumière. Il savait qu’après avoir passé un temps fou dans le noir, cela pouvait abîmer fortement les pupilles. Il s’arrêta brusquement à une trentaine de centimètres de la table.
Le garçon avait ouvert les yeux mais ne regardait rien d’autre que le plafond et encore ne semblait-il pas le voir. Des larmes coulaient, inopportunes. Du coin de l’œil, elles glissaient jusque dans l’oreille ou alors venaient mouiller les mèches de ses cheveux. Marouën sembla finalement se rendre compte qu’il y avait quelqu’un tout près de lui. Il tourna la tête et les larmes sortant de son œil droit roulèrent en dépassant son nez pour aller rejoindre celles de l’œil gauche qui continuaient à lui couler dans l’oreille et dans les cheveux. Ce n’était pas une sensation forcément agréable mais il ne s’en rendait même pas compte.
- Où est-il ?
Le rêveur regarda autour de lui, un peu perdu. C’était la première fois qu’une personne sortait de la période du repos dans cet état-là.
- Qui donc ?
Le garçon semblait désespéré, les larmes continuaient à couler à flot. Il n’allait assurément pas bien. Peut-être était-il encore dans le rêve et qu’il avait du mal à revenir comme il le fallait sur la terre ferme ?
- Moi.

*

Après une longue attente, ils ouvrirent la bouche, posant en même temps une question qui ne demandait qu’à sortir :
- Qui es-tu ?
Ils se sourirent, amusés par l’interrogation simultanée. Puis la réponse vint se glisser en eux, évidente. Un autre coup de vent fit voler leurs vêtements colorés. Ils se penchèrent légèrement l’un vers l’autre comme pour confier un secret à cet air tourbillonnant :
- Je suis toi, Marouën.
Une bourrasque plus violente arriva, faisant voler leurs cheveux. Ils tournèrent la tête vers le ciel, étonnés. Puis il y eut un tremblement qui secoua la terre si fort qu’ils tombèrent au sol. Tout s’écroula. Les murs de l’étrange salle à ciel ouvert tombèrent. Les deux garçons se regardèrent, surpris et un peu effrayés et tentèrent de se rejoindre. La terre continuait à trembler. Alors qu’ils n’étaient plus qu’à quelques mètres, une fissure vint ouvrir la terre en deux et attirer Marouën à elle, celui qui était déjà en tailleur quand l’autre s’était levé. Ce dernier se jeta vers la falaise en tendant son bras pour essayer d’attraper la main de son double. Mais ses doigts ne touchèrent que du vide et il regarda avec effroi le jeune Alavirien s’enfoncer dans la sombre terre, si loin de lui.
Des larmes coulant rageusement sur ses joues, le double détourna le regard du gouffre pour voir le monde s’écrouler tout autour de lui. La présence de l’autre n’était pas prévue. Quelque chose avait forcé et avait ainsi provoqué la chute de cet endroit. Lui qui était censé se réveiller seul allait finir avec ce monde. Mais cela ne pouvait pas être maintenant. Usant de ses dernières forces, il tira l’énergie de toutes les vies alentours et les rassembla dans son corps.
Il pinça ses lèvres et siffla. Un long sifflement, toujours de la même tonalité. Puis, d’entre ses lèvres, quelques couleurs s’échappèrent glissant sur le courant d’air que le son aigu créait. Elles vinrent toucher la terre, le ciel et les murs tombés de la salle. Soudain, tout ce beau monde ne bougea plus. Le premier garçon à s’être levé émit un dernier sifflement, plus fort, et tout revint à la normale.
Il s’effondra à même le sol, respirant difficilement après cet effort.

*

Le rêveur eut un hoquet de surprise quand soudain le garçon sembla s’étouffer. Il vint aussitôt à lui et passa ses mains sur son torse pour vérifier que ses poumons allaient bien. Il remonta son visage jusqu’au garçon, rassuré. Ce sentiment ne dura qu’un instant, Marouën poussant un étrange râle. Et quelques secondes après, il se mettait à vomir du sang. Le rêveur était dépassé. Le corps du garçon n’avait rien et pourtant il semblait souffrir mille morts.
Comprenant qu’il ne pourrait rien faire, il décida d’apporter Marouën à la rêveuse du troisième cercle la directrice de cet endroit. Elle, au moins, saurait quoi faire. Il prit le garçon dans ses bras et c’est alors qu’il remarqua que le sang n’en était pas. C’était une substance étrange qui dans l’obscurité ambiante pouvait en effet ressembler à un amalgame d’hémoglobine.
Le rêveur toucha le liquide et s’étonna de sa douceur. Mais le temps n’était pas aux questions alors il quitta la pièce en courant, portant Marouën qui s’était finalement évanoui. Quand ils eurent quitté la salle du rêve et que la lumière du jour vint les frapper douloureusement à travers les vitraux, le cœur du rêveur arrêta de battre un moment. Il pouvait voir le visage de Marouën. Et ce qu’il avait tout autour de la bouche et un peu dans les cheveux, c’étaient des couleurs. Marouën avait vomi des couleurs liquides.
Choqué par la révélation, il n’aperçut qu’au dernier moment la silhouette postée en plein milieu du chemin. Il s’arrêta brusquement.
- Lâche-le.
Le rêveur regarda ce qu’il avait en face de lui avec horreur. Un homme ? une femme ? Il n’en savait rien. La seule chose qu’il pouvait dire, c’était que cette chose avait une aura effrayante. Aucune couleur ne l’habitait, elle n’était faite que de blanc, de noir et de toute une palette de gris.
- Qui… qui êtes-vous ? Non, qu’êtes-vous ?
Il y eut un silence très court mais qui parut durer une éternité au rêveur. Il sentait ses jambes trembler. Il ressentit plus qu’il ne le vit, le sourire mauvais de la chose.
- Je suis Time. Que suis-je ? Voilà une question bien indiscrète. Mais je vais te répondre, je suis la Représentation. À présent, rends-le moi.
- Non ! Il faut qu’il reçoive des soins d’urgence.
L’aplomb qui venait de lui donner le courage de répondre de cette façon à la chose disparut alors que celle-ci affichait une grimace. Elle n’était pas contente du tout. Le rêveur sentit des sueurs froides sur son front.
- Donne-le moi. Tout de suite.
- N-non. Il… il est sous la protection de Guhan Jink, rêveuse du troisième cercle ! Je… je ne vous laisserai pas l’avoir.
- Ce garçon m’appartient. Sa mère me l’a donné avant même qu’elle n’envisage qu’il puisse un jour exister.
Le rêveur était complètement perdu. La tête lui tournait et il était incapable d’avoir une idée cohérente. Ses yeux ne voyaient plus rien d’autre que du flou. Mais il était hors de question de céder. Il ne donnerait pas le garçon à cette chose, la Représentation. C’était l’unique pensée qui lui restait.
- Très bien. Puisque c’est comme ça, c’est moi qui vais le chercher.
La Représentation avança d’un pas. Le rêveur perdit la vue, tout était devenu noir. Elle fit encore un autre pas. L’atmosphère se fit lourde, pesante. Elle s’approcha encore. Une terreur sans nom envahit le rêveur en sentant un liquide épais couler de son oreille pour venir se glisser dans son cou puis dans ses tuniques. La Représentation était face à lui. Il s’écroula à terre tandis que Time récupérait Marouën. Du sang quitta sa bouche pour aller ternir le sol de pierre. Il était mort.
La Représentation enjamba le corps du rêveur et avança lentement, religieusement. Elle se rendait dans la pièce que les deux Alaviriens avaient quittée, la salle du rêve, qui portait très bien son nom. C’est en dormant que l’on guérit le mieux après tout. Empêcher un homme de rêver provoque sa mort au bout d’un certain temps. Le sommeil est le meilleur moyen de se régénérer, dans tous les sens du terme. Et Marouën n’avait pas terminé sa régénération, il fallait qu’il retourne dormir.
Quand elle entra dans la salle du rêve, la Représentation déposa le corps de Marouën sur la table. En voyant les couleurs qui tachaient la pierre, elle soupira.
- Quel idiot. Il n’aurait pas dû te sortir d’ici, ç’a empiré ton état. Mais ça m’a au moins permis de quitter ton corps. Je vais arranger ça.
Sur ces mots, Time trempa le bout de ses doigts dans les couleurs liquides qui n’avaient pas eu le temps de sécher. Lentement, elles vinrent s’agglutiner sous ses ongles. Puis il n’y en eu plus une seule qui traîna à terre. La Représentation porta sa main à son visage. Sur tout son corps dénué de vie, ses ongles resplendissaient. Ils avaient enfermé les couleurs. Mais elle ne pouvait les garder. Il fallait qu’elle les rende à Marouën.
Lentement, elle déposa ses doigts sur la bouche de l’Alavirien. Le vert de la vie coula goutte à goutte au fond de la gorge de Marouën, puis le bleu de la jeunesse, le jaune de la joie, le rouge de la régénérescence, le violet du deuil et enfin l’orange de l’énergie.
Le visage de Marouën commença à reprendre des couleurs – et c’était amusant de se dire cela. Sa respiration se fit régulière et ses traits redevinrent sereins.
Time installa correctement son ancien hôte, lissant ses vêtements, repoussant ses mèches de cheveux, nettoyant les couleurs qui étaient restées collées à sa bouche, puis la Représentation se plaça près de la porte qu’elle referma. Qu’elle voulut refermer. Une fille se tenait là, impassible.
Elle avait des cheveux ébouriffés comme pas permis, des yeux gris en amande. Son nez était légèrement aplati. Mais ce qui retenait le plus l’attention, ce n’était pas sa poitrine mise à nu mais le bandage tout autour de son ventre complètement imprégné de sang. Il y en avait tellement qu’il gouttait par à-coups, s’écrasant au sol en un ploc.
- Qui êtes-vous ? demanda-t-elle sans se soucier de son sang qui se vidait et de sa poitrine à l’air.
La Représentation était légèrement amusée par la jeune fille. Elle avait un petit quelque chose qui faisait sourire.
- Je suis Time.

Auteur des Chemins Age : 26 Messages : 175 Date d'inscription : 13/08/2012

Houla.... 0.0
Une part de moi voudrait des explications, l'autre voudrait garder la surprise xD (Parce qu'il y a une explication claire et logique, n'est ce pas? xD)
Sérieusement, j'espere que ton prochain chapitre donnera lieu a des explications, parce que là, je suppose que c'est volontairement flou, du coup c'est dur de juger. ^^ Je suis a la fois intriguée, et... nan, juste intriguée, en fait xD Bonne chance pour donner du sens a tout ça. ._.

La la la la la la la…
*Chali s'enfuit parce qu'elle n'a pas d'idée précise du pourquoi du comment et qu'elle attend de voir ce que son cerveau voudra bien lui donner*

1. "Cela ne pouvait vouloir dire qu’une chose."
(ok, je le compte pas comme une faute ^^)

2. "- Il était temps qu’il se réveille, murmura-t-il pour lui-même. Ça fait tout de même une semaine qu’il est là."
Je sais pas si c'est très utile d'avoir un dialogue ici. C'est mieux de garder de la description à mon avis, parce que là, ça sort un peu de nulle part ^^'
(ok, toujours pas de faute... je l'aurai mon bonbon ><)

3. "le deuxième garçon à s’être réveillé, celui qui était déjà en tailleur quand l’autre s’était levé."
Ici, tu peux juste dire "le deuxième Marouën", ça simplifiera l'écriture, donc plus d'action, et ça sera plus imple et plus intuitif pour le lecteur, donc plus d'immersion! ;) (la même chose dans la suie, il vaut mieux que tu parles de Marouën et son double plutôt que du premier et deuxième levé, ça fait beaucoup de choses pour rien)

4. "quelques secondes après, il se mettait à vomir du sang."
cracher du sang plutôt ;)

5. "la rêveuse du troisième cercle et qui était la directrice de cet endroit."
Il sert à rien celui-là!

Ok... j'aurais voulu le mettre tout en haut mais bon...
C'était ENOOOOOORME!!!!!
Ouahou! Génial! Par contre je suis déçu, j'ai pas de bonbon. :/

Mais plus sérieusement, depuis le début ton personnage était touchant de part ses sentiments, mais là tu lui a apporté quelque chose dans ces deux derniers chapitres qui le rend vraiment intéressant! Alors juste continue comme ça, mais par pas trop tout le temps en cacahuètes, parce que après faut tout expliquer ^^

1. Ah, en effet, c'est plus juste. :)

2. Voui mais… mais je voulais mettre un indicateur temporel. Et ça me semblait le plus adapté T^T Du coup, je change ou pas ?

3. O.K., je vais améliorer ça de ce pas !

4. Non, non. Il vomissait du sang. Il en crachait pas, il en vomissait, vraiment.

5. Effectivement, j'ai même enlevé le "qui était" pour mettre une virgule, c'est plus joli ^^

Wouah ! Tu m'as fait peur. XD Merci, merci beaucoup, ça me fait très très plaisir.
Ahah, ne t'en fais pas, ton bonbon, tu l'auras. Tiens, sers-toi XD :

Ouais, je sais bien ^^' Surtout que je ne suis pas très douée pour expliquer.
Bon, bah maintenant que tu m'as donné le boost nécessaire, je vais essayer de commencer le chapitre 9.

2. Ok tu peux le laisser, mais alors faut mettre des guillemets pour ouvrir le dialogue, et pareil plus bas! ;)
(et du coup, pas de premier tiret)

4. Ok madame!

Cool! Bon courage pour ton prochain chapitre, et merci pour les... bonbons.

2. T'as pas remarqué que j'avais fait quelque chose de spécial pour les dialogues ? -_-'
Les tirets, c'est quand les humains parlent et les guillemets, ce sont les animaux comme le chuchoteur dans le chap' précédent. (et entre parenthèse : je me flagelle chaque fois que je mets un tiret. Ça ne me plaît tellement pas T^T Je préfère les guillemets.)

4. Mouahahahah

Et bah finalement, je n'ai pas commencé à l'écrire, j'ai été attirée par quelque chose qui s'appelle dessin et "17 mai"
De rien X)

2. Ouais mais t'as pas le droit de faire ça xD
En plus franchement j'avais pas remarqué, je crois que tu t'embêtes pour rien là x)

Bien sûr que si on a le droit même s'il est largement recommandé de mettre des guillemets. En plus, maintenant, dans les livres, tu ne trouves presque jamais de guillemets. Et pour tout te dire, Pierre Bottero utilise les tirets !! (ahah! Argument infaillible)

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